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ET Ii'EXCEIibEflCE DE Iifì ItETT^E(I)
Entre un medecin MAURE et un CARME déchaussé
Les grands cactus gémissent doucement car le vent brulé; et les créneaux d'une ville s'éffacent au loin. Le carme déchaussé poursuit son chemin sur le trot d'une bonne mule tandis que le médecin maure suivi de son mouton domestique hàte le pas afin de jouir de sa compagnie. Il n'ose toutefois lui adresser parole.
Le Carme. — Hé seigneur maure. il est déjà long-temps que nous chevauchons en ce mème chemin sans mot dire. Quoique ma nation ne soit point amie de la vótre il est souvent bon de se rapprocher en pays désolés et sauvages comme celui que nous traversons. Il se peut que vous ayez besoin de ma mule et moi de votre mèdecine.
Le Maure. — A vrai dire, seigneur moine, grande était mon envie d'échanger quelques paroles avec votre gràce, mais, en l'état humiliant où sa majesté a réduit notre nation, il eut paru peu convenable que je vous parlasse le premier. Cependant, puisque je reconnais en vous cette politesse qui distingue d'entre les sots les magna-nimes, je mets à votre usage tout ce que je possède. J'ai en cette malette force flacons de sels, autant pour
(i) Questo arguto dialogo fa parte di un piccolo libro di pros. sima pubblicazione su l'Idolatrie de l'image et l'Idolatrie de l'esprit nel quale, contro l'illusorio realismo dei protestanti iconoclasti, vien difesa con nuovi argomenti l'arte religiosa.