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la bonne et ne sais ou vous en voulez venir. Néanmoins je suis tout oreilles et pret a vous confondre.
Le Moyne. — Lorsque vos yeux se promènent de droitc à gauche, selon votre coutume, sur les lettres d'une histoire écrite, et qu'ils se fixent par exemple sur le mot « Bélier » que se passe-t-il en ce moment dans votre tète ?
Le Maure. — En cet instant mes lèvres prononcent interieurement, en pensée seulement parfois, le mot « Bélier » Alors mon esprit orné par l'étude de toutes les categories, autant mincrales, végétales, qu'animales se repose sur l'idée du bélier qu' il a choisi d'entre la categorie animale.
Le Moyne. — Cette idée du bélier, comment s'est-elle introduite dans votre cerveau ?
Le Maure. — Par la vue. Il est certain que depuis mon enfance, sans que je puisse dire ni ou ni quand, j'ai vu sufflsament de béliers pour m'en ètre formé une idée convenable.
Le Moyne. — Vous voulez dire par vos cinq sens lesquels sont la vue, le toucher, l'ouie, le gout et l'odorat.
Le Maure. — Vous complétez à souhait mon idèe.
Le Moyne. — Nous avons dit, seigneur maure, que votre mémoire à l'aide de vos cinq sens a retenn les apparences du bélier dont vous souvenez de l'odeur et de la vue; votre main a caressé sa toison tondue l'eté . et frisèe l'hiver, vous l'avez entendu bèler au point que lorsque à travers une haie ou au-dessus de quelque mur vous en entendez bèler d'autres et voyez s'elever la pous-sière jaune, vous vous dites qu'il y a mouton en ce lieu ou quelqu'autre bète à poil à come et a sabot. Je gage mème qu'en une de vos cérémonies vous avez gouté de sa chair bouillie, rotie ou appretée de quelqu' autre manière.
Le Maure. — Voulez-vous vous moquer ? Je ne vois guère ou vous voulez en venir avec vos cornes et vos sabots sinon au diable.
Le Moyne. — Ecoutez seigneur maure. Si votre
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