Stai consultando: 'Leonardo Rivista d'idee', Anno 1906

   

Pagina (45/435)       Pagina_Precedente Pagina_Successiva Indice Copertina      Pagina


Pagina (45/435)       Pagina_Precedente Pagina_Successiva Indice Copertina




Leonardo
Rivista d'idee

1906, pagine 390

Digitalizzazione OCR e Pubblicazione
a cura di Federico Adamoli

Aderisci al progetto!

   
[Progetto OCR]




[ Testo della pagina elaborato con OCR ]

   dialogue sl'r le mepris de l'image, ecc.
   39
   chiffres ou a des ordonnances unifiées de catègories grandirait son àme par l'amour et la contemplation au point de s'unir a l'intellect divin.
   Le Maure. — En bien vous dirais-je, pour ne point perdre le fìl do notre dispute, vous ne me supposez point si près des réalités.
   Le Moyne. — Vous ètes philosophe, seigneur Maure, voilà qui est fort bien, mais le peuple grossier qui n'a guère de temps pour se livrer à la contemplation, qui est incapable de se représenter une abstraction, se figure Dieu sous l'apparence d'un vieillard géant qui a des bras, des jambes, une tète et une barbe ; qui, assis sur les nuages, écoute et regarde les hommes. L'artisan chrétien qui se propose de sculpter un bois va chercher dans sa mémoire le reflet des formes humaines (car il n'en peut connaìtre d'autres) dont il a eu notion depuis son enfance. Ainsi le fidèle ignorant et rustique de votre religion pour sculpter dans son imagination un Dieu à qui parler, va chercher dans sa mémoire le reflet des mèmes formes humaines. Ce qui revient à dire que l'un regarde en ouvrant les yeux et l'autre en les fermant. Des deux cotés il y a non pas idolatrie mais Antro-pomorphisme, avec cette difference, que le vòtre est masqué, et se plait à denoncer et a fletrir le notre qui est frane et plus en harmonie avec la vie humaine.
   En cela vous étes semblables a ces chretiens de Russie qui suivent l'abominable hérésie de Photius. Ceux-ci recouvrent leurs images peintes d' une plaque de metal trouée aux endroits des mains, certaines des pieds et de la tète afin de n'én laisser voir que par tie du corps de peur qu'en ne voyant des images en-tières, le peuple ne se mit à les adorer. Ainsi priez vous et chantez vous et faites mille culpesses en l'hon-neur de votre Dieu cependant que sa forme peinte et colorée dans vos tètes reste à jamais cachée.
   Le Maure. — Gardez pour les vòtres vos culpesses, seigneur moine, nous n' avons que des inclinations et des balancements du corps et de la tète.